mercredi 30 janvier 2019

Miroir


Par son reflet dans le miroir,
                il s’aperçoit Van Gogh.

Par cette fenêtre, ouverte en lui,
                il devient blé couché.

Fauché par le paysan.


                                                        Un été d’août sans fin.




                                                                                              Voyageur de mots

jeudi 3 janvier 2019

Regarder


Je regarde le fond abyssal de ma main gauche,
               
                                  l’autre en coupole-temps,
                                            en attente de voiler.

Le bras Cordillère de ce corps ; se meut,
                                                              

                                                          lentement.


                                                                                                Voyageur de mots

jeudi 6 décembre 2018

Eclat de lune


S’il n’y avait pas cet éclat de lune,
en suspend de mes rêveries.

Filant là où je suis.

Dans  le noir complet ;
le corps s’expanse, devient omniscient à lui-même,
puis s’écroule en un seul point.

Occupe tous les espaces.

Eclat de lune.




  Voyageur de mots




jeudi 25 octobre 2018

Lumière de l'oubli

Il y a cette lumière allumée à la fenêtre.
Depuis longtemps, ce lieu était pour moi sans vie.
Je ne lui prêtais plus vie ;

oublié de ma mémoire.

En cet instant, il y a cette lumière à la fenêtre.
Ce lieu reprend vie en souvenirs, sans différé.

                               Simple point lumineux ; en haut à droite de la fenêtre.

Où sont les points lumineux des âmes que j’ai oubliées dans le souffle du temps ?




                                                                                                       Voyageur de mots


jeudi 27 septembre 2018

Ne meurs pas sans me dire où tu vas. Chapitre 5

Chapitre 5
Lien vers le chapitre 3 
Lien vers le chapitre 4

Adèle me laissa à la porte du pensionnat, j'aurais pu croire à un abandon, ce qui m'aurait semblé tellement logique. Mais je pouvais lire dans ses yeux la promesse qu'elle reviendrait demain.
Je ne passais pas par le bureau du père Jean, je souhaitais me rendre directement dans la chambre de Thomas. Dans les salles, je pouvais voir les pensionnaires qui suivaient des cours, on les éduquait, on les cultivait, les rendant apte à une vie sociale, chacun y aurait sa place, humain instruit, pouvant aimer, apprivoisé à l’existence. Pourquoi le père Jean ne m'avait-il pas encore demandé de suivre les cours ? Il me savait différent et ne souhaitait pas me mélanger aux autres. Une mauvaise graine noircirait les bonnes semences.
Tant mieux.
Thomas se trouvait dans sa chambre, pourquoi n'était-il pas en cours avec les autres ?
_ Déjà de retour, me dit-il en cachant quelque chose sous son oreiller.
Je grognais. Que faisait-il ici ? était-il différent comme moi ?
_ Aimes-tu quelqu'un Thomas ?
Il me regarda avec un grand sourire